Dans le silence lourd d’un monde effondré,

Où l’écho des hommes n’est plus qu’un soupir,

La Terre, patiente, a cessé de pleurer —

Elle se redresse, prête à refleurir.

Les tours brisées sont tombées en poussière,

Sous les cendres froides, la vie s’étire.

Les racines rampent, sourdes, familières,

Et percent l’acier dans un doux martyre.

Une fleur naît dans une poitrine rouillée,

Le lierre enlace les statues figées.

L’oubli recouvre les noms gravés,

Et l’herbe boit le sang des plaies jugées.

Les hommes sont cendres, leurs guerres dissoutes,

Mais la mousse efface leurs derniers cris.

La nature revient, pas à pas, coûte que coûte,

Tissant la paix dans les ruines endormies.

Chaque fissure devient berceau,

Chaque mur, un futur végétal.

Le monde, lavé de ses maux,

Respire à nouveau, libre et primal.