La tristesse de Gaia / Gaia's sadness

​​
Elle vient, drapée d’ombre et de vent,
Parmi les songes fendus du firmament,
Gaïa, l’antique, aux paumes d’émeraude,
Muse du sol, des racines et des codes.
Ses pas n’effleurent plus la mousse des bois,
Tout gît, brûlé, sous la morsure des lois
Forgées par l’Homme, titan sans mémoire,
Qui vendit l’aurore pour des tours d’ivoire.
Elle pleure, Mère vaste, gorge offerte,
Sur la joue cendreuse de sa Terre inerte,
Et l’enlace, doucement, dans son soupir,
Comme on étreint l’enfant qu’on ne peut guérir.
« Mon cœur d’humus, d’algues et de saisons,
Ma fille aux mille vies, aux mille raisons,
Que t’ont-ils fait, ces fils sans horizon,
Ces rois de verre aux trônes de poison ?
Ils t’ont vidée, écorchée, mise à genoux,
Pour un éclat d’or, pour un néant trop doux.
Ils n’ont pas vu ton cri dans la rosée,
Ni lu ton âme dans l’arbre renversé.
Mais dors… dors contre mon sein de silence,
Car même au bord du gouffre, tout recommence.
Du feu naît la graine, du vent l’envol,
Et du dernier soupir surgira le sol. »
![]() | ![]() | ![]() |
---|---|---|
![]() | ![]() | ![]() |
Papier Arches 300gr coton 56x76cm
Rotring Isograph , encre de chine , Lavi